Nous avons récemment reçu certains des nouveaux drones Autel Robotics, notamment dans les gammes EVO Nano et EVO Lite qui se constituent de drones compacts. Plus accessibles et faciles à prendre en main que la gamme EVO II que nous avions présenté dans un test complet, les drones EVO Nano et EVO Lite promettent de belles capacités et risquent de sérieusement concurrencer les autres marques de drones compacts.
Nous nous intéressons aujourd’hui au drone Autel Robotics EVO Nano+ qui se destine aux débutants qui souhaitent réaliser facilement des images à couper le souffle. Étant donné ses capacités et son gabarit, il nous semble être un redoutable adversaire au DJI Mini 2, retrouvez notre comparatif technique « Autel EVO Nano+ vs. DJI Mini 2 vs. Autel EVO Nano ».
Les points forts
Mais avant de débuter le test, je vous propose de revenir sur les points forts de ce Autel EVO Nano+ tels qu’ils sont mis en avant par la marque :
- Un drone ultraléger pour les passionnés d’image
- Capteur 1/1,28 pouce CMOS de 50 Mpx (avec pixels de 2.44 μm)
- Large ouverture de f/1.9
- Fonction HDR pour des meilleurs contrastes
- 28 minutes de vol
- Plusieurs coloris disponibles
- Poids de 249 grammes
- Transmission vidéo SkyLink 2,7K 30p jusqu’à 10 km (CE)
- Détection des obstacles
- Fonction SkyPortrait pour des selfies aériens sans les mains
- Suivi de sujet intelligent Dynamic Track 2.1
- Cinematic Shots : dronies créatifs semi-automatiques
- Fonction de montage automatique dans l’app : MovieMaster
Le test du drone Autel Robotics EVO Nano+
Rentrons de suite dans le vif du sujet avec notre test complet du drone Autel Robotics EVO Nano+. Nous vous donnons notre avis sur différents aspects : qualité des images produites, utilisation de l’application, prise en main etc.
Le physique du drone
Le plus déroutant en prenant le drone replié en main c’est sa petite taille et son poids plume. En effet, le Autel EVO Nano+ n’est pas plus grand qu’une canette de soda de 25 cl et extrêmement léger (249 grammes pour 14,2 x 9,4 x 5,5 cm). C’est le format que l’on aime puisqu’il peut se glisser aisément dans une sacoche ou bien dans un sac à dos. Nous avons reçu la version orange (4 coloris au choix : rouge, blanc, gris et orange) et le moins que l’on puisse dire c’est que le coloris est très vif. Au premier abord, on peut trouver cela inesthétique mais le choix de cette tonalité de orange le rend particulièrement visible à distance et vous le verrez cela a été un gros plus lors de nos tests en extérieur.
Le bloc nacelle/caméra est maintenu grâce à une protection détachable qui se retire et se remet plutôt facilement (même si l’on a vu plus simple). C’est un indispensable pour éviter que la caméra ne se heurte au contenu de votre sac à dos lorsque vous ne vous servez pas du drone. Le drone Autel EVO Nano+ dispose de différents capteurs d’évitement situés sur le nez du drone, au dessus de la caméra , à l’arrière du châssis sous la batterie et sous le drone au niveau de la grille d’aération.
Au dépliage des bras, j’ai frôlé la catastrophe … Habituée aux drones DJI, j’avais imaginé que les bras arrières se dépliaient de la même façon mais ce n’est pas le cas (ils se déplient horizontalement) ! Après cette petite frayeur dépassée, on découvre le format du drone avec les bras dépliés et celui-ci reste assez compact : 26 x 32,5 x 5,5 cm (pas plus grand qu’une page A4). Le drone repose sur des trains d’atterrissage en plastique situés sous les bras.
En y regardant de plus près, on remarque tout de même que les finitions sont approximatives. Le matériau orange utilisé pour le châssis n’est pas tout à fait opaque. On le voit notamment sur le dessus du drone au niveau du logo Autel Robotics, on y voit le composant interne sous le châssis. C’est du détail mais cela est assez visible à l’œil nu et n’empêche pas le bon fonctionnement du drone. Il y a par contre selon moi un gros point noir sur la finition du drone qui entraîne une forte prise au vent. En effet, on peut voir à travers le drone en regardant depuis l’avant et l’arrière. Ce jour est probablement étudié notamment pour refroidir les composants interne. Le drone semble alors très vide à l’intérieur et on imagine que le flux d’air s’engouffrer dedans. Il y a d’ailleurs une petite grille interne qui ne va pas de part et d’autre du drone. Vous le verrez dans la suite du test, le drone ne se comporte pas très bien en stationnaire lorsqu’il y a un peu de vent et je pense que le manque du souci du détail expliqué ici en est en partie responsable.
Enfin côté connectiques, le drone est équipé d’un port USB Type-C pour la recharge et d’un slot microSD pour le stockage. En effet, le drone n’a pas de stockage interne et c’est bien dommage. Cela se comprend dans une logique de réduction des coûts de fabrication d’un modèle très grand public. Le drone Autel EVO Nano+ accepte les microSD jusqu’à 256Go.
Petit point législation drone
Le pilotage de drone est réglementé et nul n’est censé ignorer la loi. On vous condense ceci pour vous faire gagner du temps mais vous pouvez retrouver un article complet sur la législation française et européenne en matière de drone. Avec le drone Autel EVO Nano + :
- Vous pouvez survolez des personnes (sauf regroupements),
- Vous n’avez pas besoin d’identification à distance ni de géovigilance,
- Vous devez lire le manuel d’utilisation de votre drone
- Vous pouvez passer l’examen gratuit en ligne d’AlphaTango pour connaître les bases (recommandé mais non obligatoire),
- Vous devez vous enregistrer en tant qu’exploitant UAS (exploitant drone) via AlphaTango et apposer ce numéro (qui commence par FRA) sur votre drone de manière visible (ex : stickers).
Unboxing du drone Autel Robotics EVO Nano+
Nous avons profité de recevoir le drone pour en proposer un déballage / unboxing sur notre chaîne Youtube. N’hésitez pas à nous y rejoindre ! Nous avons reçu le pack simple entre les mains mais sachez qu’il existe un pack Premium qui contient d’autant plus d’accessoires. Retrouvez le contenu de chacun des deux kits sous la vidéo. ⬇️
Autel EVO Nano+ | Autel EVO Nano+ Premium | |
Drone | 1 | 1 |
Radiocommande | 1 | 1 |
Batterie | 1 | 3 |
Hélices supplémentaires (paires) | 1 | 3 |
Câble de charge USB Type-C vers USB Type-C | 1 | 1 |
Câbles de connexion radio (USB Type-C, Lightning, microUSB) | 3 | 3 |
Vis pour hélices | 8 | 8 |
Tournevis | 1 | 1 |
Guide de démarrage rapide | 1 | 1 |
Protection des hélices | – | 1 |
Hub de charge triple | – | 1 |
Chargeur de batterie | – | 1 |
Sac de rangement en bandoulière | – | 1 |
Tests sur le terrain
Quoi de mieux que d’emmener ce petit Nano+ dehors pour le faire voler et voir de quoi il est capable ? Nous avons fait plusieurs sessions de tests en extérieur pour avoir le recul nécessaire à la rédaction de ce test produit : par temps brumeux et faible vent, par beau temps et vent fort et dans des conditions normales.
La préparation du vol
Fidèle lecteur du blog et afficionados des drones, passez ce paragraphe pour vous concentrer au suivant. Ici on s’adresse aux grands débutants qui souhaitent faire la première mise en route de leur drone et qui chercheraient des conseils.
Nous avons rechargé la batterie du drone avant de partir le faire voler en extérieur, logique ! Toutefois, nous avons été surpris de ne pas recevoir de chargeur pour la batterie. Le seul élément inclus dans le pack simple c’est un câble USB Type-C … vers USB Type-C ! Le pack ne contient même pas d’adaptateur secteur et c’est assez décevant quand on y pense. Tout à chacun dispose bien évidemment d’un adaptateur secteur chez soi mais la plupart sont en USB Type-A donc non compatibles avec le câble de charge fourni. De même, la plupart des PCs ne sont pas encore équipés de port USB Type-C… Heureusement, nous avions un adaptateur secteur et un câble USB Type-A vers Type C sous le coude et avons pu recharger le drone.
Nous vous recommandons de retirer la protection de la caméra avant de recharger le drone sous peine de risquer d’endommager cette dernière. Au niveau de la recharge, comptez 90 minutes pour faire passer votre batterie de 0 à 100% de charge. Nous avons également rechargé la radiocommande via USB Type-C pour être sûr de ne pas être à court de jus en test ! Les hélices sont déjà installées sur le drone donc vous n’aurez pas à vous soucier de cela avant le premier vol. Toutefois, il est important de savoir comment les remplacer en cas de crash. Les hélices sont visées au moteur et c’est pour cela qu’un petit tournevis est fourni. Attention cependant de bien faire correspondre les hélices horaires avec les moteurs horaires et les hélices anti-horaires avec les moteurs anti-horaires. Pour ne pas les confondre, il faut se fier aux petits repères.
Dernière étape avant de partir en extérieur : allumer le drone pour la première fois et l’activer ! À titre d’information et pour la suite du test, j’ai utilisé mon smartphone iPhone 11 pour effectuer le test. Ainsi je l’installe sur le support de la radiocommande et le connecte à celle-ci via le câble de connexion Lightning fourni. J’avais au préalable installé l’application mobile Autel Sky sur iOS. On allume le drone puis la radiocommande et on lance Autel Sky. La connexion se fait automatiquement dans les 30 secondes. L’activation du drone est proposée, je l’accepte et fait la mise à jour proposée. Après une bonne vingtaine de minutes, le drone est à jour et prêt à voler !
Les tests en extérieur
Après avoir attendu quelques jours que le beau temps revienne en Normandie, mon collègue Victor et moi partons dans la campagne pour effectuer ce test et celui du Autel EVO Lite+.
Je dépose le Nano+ au sol, l’allume et allume la radiocommande. Sur l’écran d’accueil de l’application Autel Sky, une icône en forme d’avion suivie du mot « Start » m’incite à cliquer. J’obtiens immédiatement le retour vidéo de ce que la caméra voit sur l’écran de mon smartphone. Je me décide à scruter les menus de l’application pour m’y familiariser.
L’application Autel Sky
L’application n’est pas disponible en Français. Ce que je trouve assez dommageable sur un drone comme celui-ci qui s’adresse aux débutants. La totalité des textes à l’écran et des messages annoncés vocalement se font donc en Anglais. Nous avons eu un freeze de l’application en vol lorsque nous l’avons testé avec le smartphone Android (OPPO X2 Find Neo) de notre chef produit. Le retour vidéo n’était plus disponible mais la connexion du drone avec la radiocommande n’a pas été coupée, il a donc pu faire atterrir le drone sans trop de problèmes. On espère que l’application sera stabilisée dans le futur, ce qui est souvent le problème avec Android. Je n’ai pas eu de coupures avec mon iPhone 11.
Malgré les nombreuses icônes présentes sur le retour vidéo de l’application, on voit très bien devant le drone et le FOV n’est pas trop impacté. On retrouve toutes les informations principales, à savoir :
Partie haute du retour vidéo :
- Sélection du mode de vol parmi Novice (mode débutant), Standard (mode normal), Ludicrous (mode Sport) et Smooth (mode cinématique). De base, le drone est en mode Novice, celui-ci est réduit et permet aux débutants d’avoir plus sécurité;
- État du drone : Un petit encart qui passe du rouge au vert en passant par le orange pour vous indiquer les informations principales concernant le drone (ex : en cours d’acquisition des GPS, initialisation de la nacelle etc …);
- Niveau de la connexion avec la radiocommande et nombre de GPS;
- Niveau de la batterie du drone;
- Autonomie du drone en pourcentage et en temps de vol restant avec une jauge colorée;
- Activation des capteurs de collision;
- Roue crantée permettant l’accès aux paramètres;
- Onglet d’info qui explique chaque information du retour vidéo
Partie gauche du retour vidéo :
- Icône permettant le décollage et l’atterrissage du drone. Il faut rester appuyé dessus et glisser le sélecteur vers la droite lorsqu’il apparaît pour effectuer l’action;
- Inclinaison de la nacelle;
- Carte pour voir où le drone vole sur un plan;
- Cercle qui inclue la position du drone par rapport à soi, la hauteur et la distance à laquelle il se trouve ainsi que la vitesse de vol.
Partie droite du retour vidéo :
- Icône pour les paramétrages de la caméra (exposition, ISO etc.);
- Déclenchement des photos et des vidéos;
- Accès à la galerie photo et vidéo;
- Sélection du modes de prises de vue : photo, vidéo, hyperlapse etc.
- Temps d’enregistrement restant sur la carte microSD
Les paramètres
Il est aussi possible de paramétrer le drone selon différents axes dans le menu Paramètres. On y retrouve des réglages en lien avec la sécurité du vol (onglet Safety) qui permettent de régler l’altitude et distance maximale du drone et l’altitude à laquelle le drone montera pour faire son RTH (Retour To Home). L’onglet « Control » permet de choisir le mode de pilotage et le mode de vol. Il permet aussi de paramétrer les boutons personnalisables sur la radiocommande. C’est aussi via ce menu que l’on règle le mode de suivi de la nacelle.
L’onglet « Camera » tient bien son nom puisqu’il permet d’effectuer les réglages de la caméra (ajout d’une grille de composition, format d’enregistrement des photos/vidéos, encodage des vidéos, activation du mode Defog, etc.). C’est aussi ici que l’on peut voir combien de place il reste sur votre carte SD et si vous souhaitez la formater.
Enfin les onglets « Image Transmission » et « About » permettent d’accéder au type de retour vidéo et aux informations concernant le drone et ses mises à jour.
Retour au test sur le terrain
J’appuie sur l’icône qui me permet de démarrer les moteurs du drone et le fait lentement monter. Le Nano+ est plutôt silencieux et il s’en dégage une impression de solidité et de fiabilité. Je le rappelle, nous volons dans un endroit avec un faible vent. Je décide de lui faire prendre un peu de hauteur et effectuer quelques translations proches de moi pour observer son comportement.
Et là je prends un peu peur car le drone ne maintient pas le stationnaire à la perfection. J’imagine qu’il a une plus grosse prise au vent maintenant qu’il a pris un peu de hauteur et je me souviens du jour que l’on voit à l’intérieur du drone. Le drone ne reste pas statique quand je lâche les gaz, il monte et descend légèrement et bouge de gauche à droite. Cependant, il semble bien compenser le vent en forçant un petit peu sur les moteurs. Il ne part pas brusquement sur les côtés lorsque les bourrasques de vent viennent. Pas rassurant sur le fond quand on connaît le stationnaire des drones DJI mais je décide de ne pas prendre peur et continue le test.
J’envoie le drone à quelques centaines de mètres de moi et surveille doucement le retour vidéo pour voir si les images sont stables : pas de souci de ce côté là. Le pilotage est très réactif quoiqu’un peu lent mais je suis en mode Novice, ce mode est réellement fait pour ne prendre aucun risque. Je prends confiance et passe en mode Standard. Le drone retrouve un comportement normal et un peu plus sportif. Le pilotage devient très agréable et je m’amuse à effectuer des mouvements plus complexes avec un mouvement de la nacelle simultanée pour donner un effet cinématique. En pleine confiance, je sélectionne le mode Ludicrous (équivalent d’un mode Sport). Le drone vole vite et c’est assez agréable surtout dans un espace comme le lieu de vol vaste et vide comme celui-ci. SAUF QUE … le drone prend une grande distance pour freiner dès qu’on lâche les gazs. Entre 5 et 10 mètres à vitesse raisonnée. J’ai eu quelques frayeurs en me disant que ce mode est à prendre avec des pincettes… Mais, le coloris orange vif du drone le rend visible de relativement loin, un vrai plus qui m’a aidé à le voir dans le brouillard normand.
Il est temps pour moi de m’attarder sur la radiocommande de ce Autel EVO Nano+.
Ergonomie et impressions sur la radiocommande Autel Robotics
Commune à tous les drones EVO Nano et EVO Lite, la nouvelle radiocommande d’Autel Robotics dispose d’un form factor qui n’est pas sans rappeler celui des manettes de jeux vidéos. J’y suis habituée et a été donc ravie de retrouver une très bonne prise en main. Tous les contrôles tombent sous les doigts et on trouve assez instinctivement ce que l’on cherche. Les joysticks sont confortables mais non amovibles, c’est dommage on aurait gagné en compacité pour le transport du drone. On retrouve le bouton pour effectuer un RTH, un mode Pause en cas de pépin et le bouton d’alimentation. Sur le dessus, on retrouve un bouton « Fn » paramétrable, une molette pour incliner la caméra et un bouton Record pour lance les enregistrements.
La radiocommande dispose de deux ports USB Type-C : un en dessous pour la recharge et un autre à l’arrière près du support smartphone pour la connexion de ce dernier. En parlant du support smartphone, celui-ci est plutôt bien fait et s’articule correctement. Je déplore simplement que Autel n’ait pas pensé à faire un câble de connexion RC coudé. En effet, le câble bloque le repli du support smartphone. À ce titre, Autel a ajouté trois câbles de connexion : USB Type-C, microUSB et Lightning pour convenir à tous les smartphones.
Il lui manque selon moi un bouton pour le changement des modes de pilotage. Un petit inter trois positions aurait été parfait pour changer de mode en plein vol sans avoir à toucher l’écran du smartphone pour se faire.
Le système de transmission SkyLink
C’est simple : nous n’avons eu aucun souci avec la transmission vidéo (en tout cas sur iPhone – voir paragraphe sur l’application Autel Sky). Autel promet une portée jusqu’à 10 km, ce que nous avons bien entendu pas testé car illégal en France. Le retour vidéo est proposé en qualité 2,7K à 30 images par seconde. Une haute qualité vraiment appréciable pour avoir un retour vidéo clair et lumineux ! Le seul élément à noter c’est un léger freeze d’une fraction de seconde au décollage.
Le Return-To-Home (RTH)
Aucun souci rencontré concernant la fonction RTH de ce drone. Il vous est proposé lorsque le niveau de batterie s’abaisse sous le niveau orange et se déclenche seul une fois arrivé dans le seuil rouge. Mais il est toujours possible de l’annuler et revenir par vos propres moyens.
Une fois enclenché, le drone monte à la hauteur désignée dans les paramètres et revient vers son point de décollage. J’ai testé la manœuvre 3 fois et à chaque fois le drone s’est posé à l’endroit exact (ou à quelques centimètres près) d’où il a décollé.
La caméra du EVO Nano+ et les images du test
C’est probablement ce que vous attendez le plus ! Comme expliqué précédemment, nous avons fait plusieurs sessions de test dans des conditions totalement différentes, cela vous donne un panel assez complet de ce que le drone est capable de faire.
Un capteur 1/1.28 pouce pour 50 mégapixels
N’hésitez pas à vous reporter à notre comparatif de la gamme Autel Nano pour connaître toutes les spécifications techniques de la caméra. Le drone est équipé d’une caméra stabilisée sur 3 axes grâce à une nacelle. C’est à dire que chaque mouvement du drone va être compensé mécaniquement pour garder une image horizontale correcte et sans accro. Il s’agit ici d’un capteur 1/1.28 pouce (typique de ceux qu’on trouve dans nos smartphones) qui offre jusqu’à 50 mégapixels. L’ouverture maximale proposée à f/1.9 permet de faire entrer plus de lumière sur le capteur. Autel précise également que les pixels mesurent 2,44 micromètre chacun. Plus les pixels sont gros et nombreux, plus on va faire entrer de lumière et pouvoir offrir un détail dans les images plus élevés. Ainsi côté photo, voici les possibilités de ce Nano+ :
- 8192 x 6144 pixels en qualité 50 Mpx (4:3)
- 4096 x 3072 pixels en qualité 12,5 Mpx (4:3)
- 3840 x 2160 pixels en qualité 4K (16:9)
Côté vidéo, le Nano+ offre la 4K, la FullHD jusqu’à 60p et un mode HDR 4K. Dans le détail, cela donne :
- 4K : 3840 x 2160 pixels à 24/25/30p
- 2,7K : 2720 x 1528 pixels à 24/25/30p
- FullHD : 1920 x 1080 pixels à 24/25/30/48/50/60p
- HDR 4K (3840 x 2160 pixels) à 24/25/30p
- HDR 2,7K (2720 x 1528 pixels) à 24/25/30p
- HDR FullHD (1920 x 1080 pixels) à 24/25/30/48/50/60p
Les vidéos du test
Je vous laisse apprécier les vidéos tournées ainsi que les photographies prises avec le Nano+. Toutes les séquences ont été tournées en 4K 30p (résolution maximale). Vous pouvez aussi télécharger les fichiers bruts de chacune des sessions de vol en suivant le lien précèdent. Vous y trouverez aussi les photos JPEG.
À titre personnel, je trouve les images très satisfaisantes même si imparfaites. Disons que pour la cible de ce drone (grand public on le rappelle), cela sera tout à fait concluant. Cependant pour un usage plus professionnel et commercial des images, ce ne sera probablement pas le drone qu’il vous faut. Le Nano+ ne dispose pas de mode Log et ne propose pas non plus le RAW en vidéo.
J’aime beaucoup la colorimétrie proposée par le capteur du Nano+. Certains pourraient la trouver trop édulcorée en imaginant que le rendu de la réalité n’est pas fidèle mais j’imagine que c’est une question de goûts. Là où le bât blesse c’est au niveau du bruit numérique créé par le capteur. Cela se voit notamment sur les vidéos par temps brumeux. Le mode Defog, testé pendant cette séquence laisse apparaître des zones claires autour des zones sombres. Les images étant en mouvement, cela donne un résultat assez inégal.
En mode Standard, les mouvements de la nacelle lors des déplacement sur l’axe panoramique se voient assez fortement. Mais pour plus de précision, il suffit de passer en mode Smooth pour des transitions plus douces. Cela dépend, une fois encore, de ce que vous souhaiterez faire de ce drone.
Les photos du test
Côté photo, le Nano+ se débrouille assez bien. Les détails et les couleurs sont assez fidèles même si la colorimétrie est boostée. Il vous sera possible de prendre des photos en JPEG, en RAW (DNG) ou JPEG+RAW. Ces modes d’enregistrement valent pour les photos classiques, les panoramas et même le mode Hyperlapse. La taille maximale des images sera de 4096 x 3072 pixels. Vous pouvez bien entendu jouer avec les différents réglages de la caméra : ouverture, vitesse d’obturation etc.
Les photographies réalisées au zoom sont cependant très décevantes. Il s’agit bien entendu d’un zoom numérique et non optique. La perte de qualité est visible dès le zoom x2 laissant peu place aux détails pour se démarquer.
Nous mettons à votre disposition les photographies et vidéos du test dans leurs formats originaux si vous souhaitez les étudier.
Les fonctionnalités créatives
Conçu pour les débutants, le drone est certes très facile à prendre en main mais il propose également de nombreuses fonctions créatives. Celles-ci sont faites pour vous assister à réaliser des prises de vues jolies et créatives sans trop d’efforts. En plus des modes « classiques » photo et vidéo, vous retrouverez ainsi :
Le mode QuickShot
Connaissez-vous les dronies ? Le mot dronie est un mix entre drone et selfie : c’est un selfie que l’on réalise avec un drone. C’est typiquement ce que Autel vous propose avec le mode QuickShot. Vous aurez le choix entre 4 types de vidéos : Flick, Fade Away, Rocket et Orbit. Il s’agit de modes semi automatisés. Sélectionnez le mode de votre choix, sa direction et laisser le drone réaliser les mouvements et la vidéo sans que vous n’ayez rien à faire. Une fois le plan réalisé, le drone revient à l’endroit où il se trouvait avant de lancer le QuickShot.
Un mode vraiment sympa pour se prendre en selfie dans un lieu unique. Attention toutefois à faire cela dans un lieu vaste et sans obstacles. Car même si le drone dispose d’un système d’évitement des obstacles, celui-ci ne fonctionne pas à 360°. Vous devez garder le contrôle à tout moment. Il est d’ailleurs possible d’interrompre un QuickShot en reprenant les contrôles ou en appuyant sur le bouton Pause de la radiocommande.
Vous trouverez un exemple du dronie « Rocket » dans la vidéo du test ainsi qu’une vue du retour vidéo pour voir comment le drone se comporte pendant la réalisation des Quick Shots.
Le mode Portrait
Ce mode ne permet pas de réaliser de vidéo au format portrait comme on pourrait l’imaginer mais présente un autre usage. C’est via ce mode que vous accéderez à Dynamic Track (le suivi automatique) et SkyPortrait (selfies en groupes). Sur le papier, ce mode permet de locker un sujet et de flouter son arrière-plan. Cela ressemble fortement aux modes que l’on retrouve dans nos smartphones pour mettre en avant un sujet. Dans les faits, c’est une autre réalité. L’effet n’est pas très impressionnant, voire imperceptible sur certaines photos.
Le suivi DynamicTrack fonctionne partiellement, il est très sympa pour vous filmer en train d’effectuer une activité sportive comme la course à pieds par exemple. Attention toutefois aux obstacles sur son chemin, on vous recommande d’effectuer ce type de prises de vue à deux pour garder le contrôle du drone à tout moment. Oubliez ce mode pour les sports qui demandent plus d’action et de rapidité de mouvement (basket etc.). Le drone peut perdre facilement le sujet si celui-ci se déplace vite.
Le drone a peiné à trouver puis suivre son sujet (voir la vidéo du test). Une fois le sujet « locké », c’est la nacelle qui va bouger pour vous garder dans le cadre et le drone va pivoter sur lui-même mais ne vous suivra pas pour autant. On peut choisir parmi 3 points de vue : Close, Medium et Large vous permettant d’avoir le drone plus ou moins proche de vous pour le plans. Il est possible d’effectuer un suivi mais c’est à vous de piloter le drone pendant que la caméra vous suit. Le mode nous semble perfectible surtout au vue de la qualité de modes équivalents chez la concurrence.
Hyperlapses et panoramas
Les hyperlapses sont des timelapses en mouvement. Cela vous permet de marquer la course du temps sur une image en mouvement. Cela peut être très sympa pour immortaliser un coucher de soleil par exemple. Le Autel EVO Nano+ dispose en plus de différents modes panoramas pour effectuer des images assez jolies. Vous aurez le choix entre une sphère, un panorama vertical ou horizontal. Le drone va alors rester le plus statique possible et prendre une succession de photographies en ne bougeant que la nacelle. Vous aurez accès aux différentes images sur la carte microSD et pourrez voir un aperçu des images stitchées dans l’application.
L’outil de montage de vidéos Movie Master
À l’instar de DJI, Autel Robotics propose aussi un outil intelligent pour créer des vidéos dynamiques de vos plans aériens. Il se nomme Movie Master et vous y avez accès via la librairie lorsque le drone est connecté.
Cette fonctionnalité vous permet de sélectionner un modèle de vidéo comprenant un prémontage, une musique et des transitions automatiques. Vous n’avez qu’à sélectionner les fichiers à mettre sur le template et laisser l’application faire son montage. Vous aurez ensuite la possibilité de retravailler ce montage en ajoutant, découpant et fusionnant vos plans. Les vidéos crées sont en qualité FullHD 30p et sont enregistrés sur votre smartphone.
Je trouve cet outil efficace mais je ne suis pas certaine que les utilisateurs y auront souvent recours. Toutefois, c’est assez sympa d’avoir inclus cela à l’application et l’utilisation est très simple. Il est possible de faire le montage vous même via l’application sans Movie Master.
Vous retrouverez aussi le Skill Center dans l’application vous permettant d’accéder aux tutos concernant le pilotage de votre drone.
La détection des obstacles
Comme expliqué auparavant, le drone Autel Robotics EVO Nano+ est équipé de capteurs d’obstacles. C’est un réel plus qui sécurise les vols. Je trouve l’interface de l’application Autel Sky réellement bien sur ce point. En effet, les indications à l’écran vous disent où se trouvent les obstacles ou le sol et à quelle distance. De plus les indications sonores (bips + phrases d’alertes) qui proviennent de l’application et donc du smartphone rassurent également. Il faut cependant penser à activer le son de son smartphone pour les entendre. Pour ce qui est du fonctionnement, le système est au point. Je me suis aventurée à faire voler le drone assez bas dans un chemin entouré d’arbres et les capteurs m’ont prévenue à chaque déplacement de la distance restante entre le drone et les arbres.
On aurait aimé que ce système anticollisions, soit plus intelligent et qu’il puisse éviter/contourner les obstacles au lieu de simplement freiner/se stopper. Mais pour un drone de cette gamme, on peut comprendre que les développeurs n’ait pas poussé le concept jusqu’au bout.
Notre avis sur le drone Autel Robotics EVO Nano+
Je pense que le Nano+ est un très bon drone pour débuter. Il est très facile à prendre en main et donne des images très satisfaisantes. Cependant il semble un petit peu en deçà de ce qui se fait déjà sur le marché – le DJI Mini 2, par exemple, pour ne pas le nommer. Le produit semble manquer de maturité sur le plan de l’applicatif (langage français non disponible, freeze de l’app etc.) et du software de la caméra. Nous espérons que des mises à jours viendront corriger ces petits manques. Je n’ai pas de doute sur la qualité du produit et je pense qu’il trouvera son public.
Niveau autonomie, Autel Robotics promet 26 minutes avec le Nano+. Je pense que nous ne sommes pas loin de la réalité. En ayant volé durant plusieurs sessions en mode Standard et Ludicrous, j’ai totalité les 20 minutes de vol (en comptant la marge pour le RTH).
Le drone Autel Robotics EVO Nano+ est disponible à partir de 999€ pour le pack simple (celui utilisé pour ce test) et 1099€ pour le pack Premium. Un positionnement en terme de prix qui le place légèrement en dessous de la concurrence.