Sony A9 III, qu’apporte réellement le global shutter ?7 minutes de lecture

Vous avez probablement entendu parler de l’annonce du Sony A9 Mark III, le premier appareil photo à disposer d’un capteur CMOS empilé plein format accueillant un “Global Shutter” (obturation globale). C’est vraiment une innovation dans le monde de la photographie, nous allons donc revenir brièvement en arrière, afin de comprendre en quoi et pourquoi cela est incontestablement une révolution.

Reprenons les bases des obturateurs

Vous le savez déjà sûrement, mais au début de la photographie, tous les appareils, qu’ils soient argentiques ou numériques, disposent d’un obturateur, ou “volet”. Ce volet a pour but de laisser passer la lumière jusqu’au capteur (pour un appareil numérique) ou jusqu’à la partie photosensible d’une pellicule (pour les appareils argentiques). 

Cet obturateur se règle afin de laisser passer plus ou moins de lumière, ce que l’on appelle “le temps de pose”. 

Le volet s’ouvrira donc plus ou moins en fonction du temps de pose que vous avez choisi. 

Cet obturateur étant relativement fragile, les constructeurs ont ajouté des obturateurs électroniques sur leurs boîtiers hybrides afin d’être plus discret et d’obtenir des vitesses plus grandes. 

Contrairement à l’obturateur mécanique traditionnel qui utilise des rideaux physiques pour réguler la lumière qui atteint le capteur, l’obturateur électronique fonctionne en activant et désactivant électroniquement le capteur de l’appareil photo.

Quelle différence y a-t-il entre une obturation globale et un obturateur électronique ?

Sur un obturateur électronique à structure empilé par exemple, chaque partie du capteur est exposé par un temps bien déterminé et identique comme un balayage, ce qui va créer un décalage temporel sur votre photo. C’est un peu comme lorsque vous regardez un objet, le temps que l’image arrive à votre cerveau, il se passe quelques millisecondes (ce n’est peut-être pas la meilleure des comparaisons je vous l’accorde, mais je n’ai trouvé que celle-là). 

Sur le capteur, c’est pareil, il va se passer quelques millisecondes, entre ce que va lire la première ligne de la dernière. Et si vous réalisez une prise de vue sur un sujet en mouvement, ce décalage va créer une distorsion. 

Aujourd’hui ce temps est révolu grâce à la technologie « Global Shutter ». Ces obturateurs disposent aujourd’hui d’une mémoire individuelle sur chaque photodiode, ce qui veut dire que chaque pixel capte la lumière au même moment, et non plus ligne par ligne. Ce qui veut dire que vous n’aurez plus aucune distorsion sur vos prises de vue (oui, vous avez bien entendu). Ce capteur à obturateur global vous fera gagner un temps précieux en postproduction, car évitera tous les effets de rolling shutter lorsque vous filmerez des sujets en mouvement. 

Cette merveille technologique de Sony est équipée d’un processeur Exmor RS, ce qui vous permettra de prendre des photos en continu à une vitesse de 120 images par seconde avec un suivi AE et AF, que ce soit en format JPEG ou en RAW 14 bits. De plus, son buffer de 192 images vous permettra de capturer des clichés sans aucun temps d’arrêt, ce qui est impressionnant. Gros plus de cette technologie, vous pourrez monter votre vitesse d’obturation jusqu’à 1/80 000 seconde, toujours sans aucune distorsion. 

Imaginez alors les possibilités qui s’offrent à vous ?

Sony Alpha 9 III : Quelles sont les nouveautés dans ce petit bijou ? 

Vous vous doutez bien que Sony n’annonce pas son A9 III avec une “simple” technologie d’obturateur global. Il y a d’autres nouveautés que nous allons passer en revue ensemble.

Vous disposerez du mode pre-capture. Mais en quoi consiste ce mode ? Il n’est pas nouveau comme vous vous en doutez, il existe déjà sur d’autres modèles, mais avec des limitations techniques. 

Sur le Sony Alpha 9 III, vous n’aurez aucune limitation, ce mode vous permet de “remonter dans le temps” de -0.005s à -1.0s en JPEG, en RAW ou les deux en profitant des 24,6Mpx, et jusqu’à 120 images par seconde. Vous permettant ainsi de piocher dans votre flux d’image et de trouver l’image parfaite pour vous. Il vous suffit de presser le bouton du déclencheur à mi-route pour enregistrer une boucle et attendre le moment parfait pour déclencher. 

Autre nouveauté, dû au Global Shutter, la synchronisation du flash ultra-rapide pouvant aller jusqu’à 1/ 80 000s, non ce n’est pas une erreur de frappe de ma part. Vous pourrez donc figer et mettre en valeur vos sujets, et ainsi jouer avec vos lumières pour avoir des compositions photographiques totalement hors du commun. 

Les flashs compatibles sont les flashs HVL-F46RM et HVL-F60RM2 suite à mise à jour sur le site officiel Sony. Mais tout autres flashs sont compatibles à partir du moment où votre éclair se synchronise avec le moment où vous prenez votre photographie. Il vous suffira de régler le retard au déclenchement sur le boîtier simplement en tournant la molette. Ce qui vous offre véritablement des possibilités de photo au flash quasiment infinie. 

Autre spécification ajoutée à ce Sony A9 Mark III, l’absence de flicker en photo comme en vidéo, vous n’aurez plus aucun flicker qui puisse vous poser problème lors de votre travail en photographie, ou même en postproduction vidéo.

Si nous souhaitons chercher une contrepartie au global shutter, c’est probablement une montée en ISO légèrement moins performante que ses grands frères, mais qui est tout à fait acceptable au vu de la technologie qu’il accueille.

Toute cette technologie est rassemblée dans un boîtier accueillant un processeur Exmor RS booster à l’IA vous permettant une reconnaissance parfaite de tous les sujets qui passent devant vos yeux. Par exemple, il reconnaît un corps dans sa totalité, quelle que soit sa posture, même pour les animaux. Vous détecterez donc les sujets beaucoup plus tôt même s’il est petit dans le cadre. Vous offrant ainsi une aide précieuse pour avoir une mise au point toujours réussie. 

À qui s’adresse ce Sony A9 Mark III ?

Ce boîtier débordant de technologie s’adresse aux passionnés de sport, d’animaliers ou les professionnels de l’image (ayant les moyens, car son prix atteint tout de même les 6999€, mais c’est le prix de la technologie). 

Pour ma part, je trouve que ce boîtier Sony s’adresse avant tout aux photographes animaliers, pour son pre-déclenchement, sa qualité, sa portabilité, mais également aux photographes publicitaires qui travaillent souvent avec des flashs. 

Il séduira aussi les photographes de sport, pour toutes les raisons que nous avons pu évoquer ci-dessus, la vitesse d’obturation, la technologie de global shutter, le pre-déclenchement etc… 

C’est le boîtier idéal pour photographes recherchant l’excellence, et je ne serai pas étonné de le voir à Paris aux mains de photographes pour les JO 2024 !